TRANCHES DE VIE CARIOCA - 08/11/2008
J'essaye de garder mon rythme sportif du matin avec mon jogging le long des vagues d'Ipanema ou Copacabana .Surtout que ce matin , pour la première fois , il fait soleil quand je me suis levé ( et ensuite ça s'est couvert !) . Déjà beaucoup d'activité sur la plage : en fait c'est le week-end ( je commence à ne plus trop maitriser les jours , et pour les dates , heureusement que j'ai le petit agenda hédoniste que m'a offert Cloé – mariée à l'heure qu'il est ! - . C'est sans comparaison avec le reste de la semaine : cela ressemble maintenant un peu plus à la Côte d'Azur ( pour la densité ) bien que la plage soit tout de même extrêmement large ; et durant les week-end de janvier ( grandes vacances brésiliennes ), difficultés pour trouver une place où poser son paréo … Enormément de terrains de volleys et de foot de plage sur le sable . Adeptes du bronzage et lézardage ( la majorité ), utilisent tous les services des hommes de plages installés sous leur barnum aux couleurs des bières locales (parasol, chaise, boissons ).
Les journées continuent à défiler très – trop - vite à mon goût surtout quand je ne fais pas de tourisme pour découvrir les curiosités le de ville : j'ai toujours alors cette sensation que j'avais à Paris , du temps qui fuit inexorablement , de plus en plus rapidement , sans pouvoir apparemment maitrisé quelque chose : je ne suis pas Dieu ! Ce sentiment s'accroit également du fait que la Ville est immense et découpée en quartiers bien distincts et séparés , tant au niveau topographique ( avec les morros , grosses collines infranchissables telles le pain de sucre , ou la forêt tropicale qui arrive directement dans la ville ) qu'au niveau de l'habitat sociologique , les divers quartiers chics ou bourgeois étant séparés entre eux par des favelas qui ont réussi a se construire en hauteurs sur lesdits morros et dont parfois l'entrée est a 100 m de rue les plus chics .
Je me suis baladé aujourd'hui avec Marie, une expat française , elle-même prof d'anglais en France et préparant ici son agrèg , quand son copain , Romain , bosse pour la même boîte française de pétrole que celle Nathalie, qui m'accueille chez elle et François . D'énormes réserves de pétrole ont été découvertes dans la région de Sao Paulo au début des années 2000 ( ainsi que du gaz ) , et le pays étant déjà auj auto-suffisant énergétiquement et va devenir dans quelques temps un très gros exportateur quand il pourra les exploiter .soit dans quelques années .
Nous avons pris le célèbre bonde, tramway du début du siècle dernier, pour grimper tout en haut du quartier de Santa Teresa , sorte de Montmartre local ( dixit tous les guides ) qui a connu semble-t-il son heure de gloire et de grande prospérité il y a 100 ans . Les maisons ont été , seront ou sont magnifiques , car ici comme souvent ailleurs dans la ville , la pauvreté cotoie la plus grande richesse ( c'est cliché mais c'est vrai !) et tandis que certains « palais » du quartier s'effondrent sur eux-même entourés de favelas , d'autres sont devenus invisibles aux regards derrières leurs hauts murs de sécurité et la végétation luxuriante qui arrive à en dépasser . En tout cas le quartier est vraiment superbe et donne des vues uniques sur la baie et le Centro , quartier des affaires avec ses buildings de verres . Et on y mange très bien !!!
En fin d'après-midi nous avons retrouvé sur Ipanema Nathalie , de retour en hélico depuis son chantier de pré-exploitation , après un rotation de 15 jours . Et nous sommes tous les 3 partis pour la soirée à la Feria de Sao Cristovao . C'est une énorme fête populaire dans les quartiers nord , au sein d'une sorte de stade , mais sans gradin avec la seule fosse , où coexistent des dizaines de resto et « d'épiceries » de cuisine du Nordeste ( région du nord du pays), avec des scènes musicales ( forro ou MPB = musique populaire brésilienne que dont tous , de 7 à 77 ans connaissent les paroles) . Il y a apparemment plus de 6000 personnes chaque week-end qui viennent y manger , danser , boire … C'est inter-générationnel , populaire et bon enfant : ça doit ressembler à ce que pouvait être le bal populaire du samedi soir chez nous à la campagne il y a plus de 40 ans . « Ethnologiquement » les participants n'avaient pas du tout le même facies que ceux des plages : beaucoup plus de metis indien-noir ou indien-blanc qu'à Leblon ! Tous font des efforts d'habillement et , sur ce, je me suis complètement gourré car , avec en plus ma tête de gringo, je n'avais pas retirer mes tongs des pieds alors que tous les mecs avec fait péter la paires de baskets rutilantes . Et les filles les talons hauts .