LA ROUTE NORDESTINE - PART II : O PAIS MAIS GRANDE DO MUNDO

Publié le par matthias

 

Natal , natal , natal !!!!

C'est Zorra qui m'appelle ? Non , encore dans mes rêves peuplé des personnages télévisés de la veille , c'est mon voisin hollandais qui me secoue : on est arrivé à Natal et le steward du bus me lance des Natal! , Natal! en pleine figure , lieu de ma destination ! Tout le monde semble avoir déserté le bus depuis longtemps , il est 6 heures du mat et dehors il fait grand soleil et déjà 20 degrés . Dur !

Tous mes transports routiers m'ont fait réviser mon projet : le Brésil , c'est grand , voir immense ! 14 fois la France !

O pais mais grande do mundo ! Le pays le plus grand du monde qu'ils disent ici , presque sans chauvinisme ! Et c'est vrai, tellement c'est riche et varié , mais les distances restent toujours à avaler . Je ne pourrai donc pas aller à Salvador , sans passer encore quelques nuits de bus et surtout sans galvaudé la visite de cette ville unique et de sa région . Je n'ai plus assez de temps maintenant avant mon retour pour le réveillon du 31 à Rio. Mais je reviendrai c'est certain ! Pour Bahia .

Je zappe à nouveau la métropole de Natal et prend le premier bus pour Praia da Pipa , à plus de 2 heures de là . Enfin je m'arrête , ça me plait beaucoup . Encore à Dauphins ! Et en fait de dauphins , j'ai vu , une fois , à 50 m , le dos et l'aileron d'un . Pas deux fois , une fois !


Pour y arriver le paysage sec de l'Etat du Ceara a laissé place aux immenses étendues verdoyantes de la mono-culture de la canne à sucre ( utilisée surtout pour faire de l'ethanol, le brésil étant devenu énergétiquement indépendant depuis quelques années, et presque tous les moteurs , hybrides, acceptants ce carburant) .

L'auberge et la jeune aubergiste sont supers , la meilleure auberge depuis le début du voyage . Dans la chambre , je rencontre Stéphane et Christophe , jeunes français bossant ensemble depuis deux ans aux cuisines d'un deux Etoiles près de Monaco; puis Ross , un Libano-Londonien , très sympa , qui vient de passer trois mois en tant que prof d'anglais à Rio , et qui fait actuellement un tour en Amérique du Sud et Centrale avant un Tour du Monde d'un an avec une copine . Je reverrai ensuite plusieurs fois les cuistots à la plage .

Je passe quelques jours à Pipa puis direction Recife et Olinda à quelques kilomètres . J'ai déjà parlé de mon premier soir à Olinda , mémorable . Les journées et soirées ont été également faites de rencontres sympathiques . Pour le 24 décembre veille de Noël , je visite la cité historique , mais tout est déjà pratiquement fermé en prévision de Natal , euh , Noël ! Je pars pour Recife dans l'après-midi suite au plan d'un concert gratuit que m'a refilé Ricardo-Habibi la veille au soir . Pour Recife , construite d'abord sur deux îles reliées par différents ponts , puis s'étant étendu sur le continent , c'est comme à Rio ou à Curitiba : un centre-ville urbanistiquement saccagé et cahotique, avec de-ci, de-là quelques vestiges des temps anciens réhabilités à temps avant le passage du bulldozer . Je me balade un peu à la nuit tombée , mais les rues de la ville ne sont pas hyper rassurantes . Je trouve la cathédrale pour la messe solennelle de Noël : magnifique décor intérieur, une belle chorale , mais c'est pas bondé ( pas plus de monde que pour la messe de Noël dans ma campagne , alors que c'est une métrople de 3 millions d'habitants …) Pendant la lithurgie , on applaudit , on danse , c'est beaucoup plus chaleureux que dans nos contrées , mais aussi plus long ( 2 heures de messe ) . En sortant je vais direct au concert qui doit durer toute la nuit : une joueuse de violon enchaine les balades types airs celtiques . Ca me saoule à la longue , je rentre à Olinda en tacos .Et là en quelques minutes un petit groupe bien sympathique s'est constitué pour passer la soirée de Noël ensemble : deux suédoises athlétiques , Michelle et sa cousine , une bien jolie étudiante italienne qui avait terminé son semestre à Sao Paulo avant un retour à Milan, Alessia , et un autre français aux multiples racines, Jérôme. On a fêté le petit Jésus en prenant des verres jusqu'à 2 heures du mat . Les brésiliens ont l'air de faire de même pour leur réveillon tellement les terrasses sont pleines à cette heure tardive . Etonnant !


Le jour suivant , balade avec Alessia et Jérôme à Olinda puis toute la joyeuse bande part ensemble à 17 heures pour prendre un bus pour Salvador . Le soir , l'aubergiste , installe un nouveau français dans ma chambre . C'est Xavier , qui débarque de l'avion depuis Paris pour passer 3 semaines au Brésil , avec d'abord une semaine familiale sur l'Archipel de Fernando do Noronhia . Trentenaire , parisien des beaux quartiers, très smart ! Et en plus il est client de mon ancienne Etude , celle de l'avenue Hoche . Enorme ! Le monde est minuscule ! On passe la soirée à discuter et à se balader dans la ville . Le lendemain , après un peu de glandouille au bord de la piscine de l'auberge de jeunesse ( et oui ici les auberges de jeunesse ont des piscines !) je prend le bus depuis le centre-ville de Recife , à l'activité toujours autant bordelique, pour la station balnéaire de Porto de Galinhas, élue meilleure plage du Brésil par un magazine de voyage national . C'est le week-end , le début des vacances : il y a un monde dingue, c'est très familiale , mais pas popu . Il n'y a pas d'immeuble en hauteur . La plage est réputée pour ses piscines naturelles constituées à marée basse au milieu des récifs de coraux . Beaucoup de monde pour l'attraction . Et un  soir , un apparition au frontière du réel : fendant la foule en bikinis et slips de bain, un petit groupe rituel de Xango s'avance vers la mer , avec vieilles femmes noires à la limite de la transe pour certaines , portant robes blanches satinées et multiples jupons , "prêtre" avec crosse à grelots , pétards , chants . Les estivants restent spectateurs , comme moi , et filment l'ensemble avec leur  téléphone . Le prétre et  le préposé aux pétards prennent ensuite une barque et s'en vont un peu au large mettre à la mer deux grands vases remplis de fleurs blanches . Ils reviennent  Et la nuit tombe .


Le lendemain je pousse plus loin en footing , et là les mêmes piscines naturelles, sauf que je suis pratiquement seul : je plonge pour voir les petits poissons resté dans les piscines : c'est la pouponière du Monde de Nemo . Que des bébés poissons de toutes les couleurs . Mais attention à la marée montante ! En gros j'ai dû rejoindre le rivage en nageant avec mon sac-à-dos à bout portant . Ca farte aussi un peu ici à Porto ( surtout le surf), et le soir c'est une bonne ambiance festive , mais pas avant 23 H-24H : là j'ai découvert un de secrets des jeunes du coin : ils restent coucher entre 19 H et 22 H ! Dans ma chambre ( comme dans toute l'auberge) il n'y a que des brésiliens . Et chaque fois que je rentre de ma journée , ils sont déjà couchés tous feux éteints. Et quand , une fois,  je suis revenu de diner vers 23 H , ça sent la cocotte dans la chambre , branle-bas de combat , baskets aux pieds , tous sont prêts pour sortir . La boîte de nuit était représentative de ce que j'avais vu précédemment : une groupe de musique qui chantent des chansons que tous connaissent et reprennent avec beaucoup d'énergie, en choeur .

Bon , voilà , après près de 2000 km du 11 au 30 décembre , je me suis posé finalement 3 jours à Porto de Galinhas .

Tout s'est parfaitement déroulé , aucun incident, et comme j'avais laissé à Rio le bel appareil photo que mes amis m'ont offert avant de partir , je n'avais pas de stress matériel à avoir .

 

Je prends l'avion de Recife pour Rio dans trois heures .

 

Ma play-list de voyage de 2000 km , peu étayée car j'ai dû balancer du baladeur des morceaux pour mettre à la place des photos a été donc réduite à l'essentiel, à mon goût bien sûr !

J' ai usé les morceaux jusqu'à la corde : Carlos Gardel pour s'endormir dans le bus, Portishead Live pour regarder le coucher de soleil ou bien seul sur le sable - désolé Roch -, bootlegs Jay-Z/Linkin Park pour se réveiller , Compil Samba Rio 2008 pour avoir la pêche , Vicinius de Moraes pour être tranquille .

 

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